prix julien

Daniel Martineau et Anne-Marie Vigneault

prix julien

DANIEL MARTINEAU 42 ans de métier, 55 ans de passion

Texte par Stephanie Blanchet lors de la remise du prix par Anne Marie Vigneault

Né en 1950 à St-Apollinaire, Daniel Martineau se découvre une passion pour la céramique, dès l’âge de 13 ans, au Juvénat des frères des Écoles chrétiennes à Ste-Foy grâce aux frères Adrien Savard et Julien Cloutier. Cette passion le conduira à l’enseignement d’abord, puis à une production artisanale et enfin à l’expression artistique. 

Artiste autodidacte, Daniel Martineau retourne à la céramique plus sérieusement vers la fin des années 70, il apprendra le métier avec des potiers de renom dont M. Julien Cloutier, Marcel Beaucage et Maurice Achard. C’est en 1977 qu’il installe son premier atelier à Lyster dans la région de l’Érable. 

Homme de passion, d’émotions, de création, poète des mots et de la matière, il explorera tout au long de sa carrière les possibilités infinies de l’argile. Les pièces utilitaires en série, les pièces uniques, la sculpture, les murales ainsi que les différents types de cuisson font partie de son exploration : cuisson à l’électricité, au gaz et au bois. Il perfectionnera vers la fin des années 90 la technique de carbonisation, un enfumage à haute température (la pyrolyse plus précisément, une combustion sans oxygène). 

Depuis 1978, il a fait plusieurs expositions au Québec, en Colombie Britannique et en France ainsi que des résidences d’artiste à la Maison des Métiers d’art de Québec (2007), à l’école le Tandem de Victoriaville (2015) et à St-Quentin-la-Poterie en France (2018). 

Il reçoit une bourse du CALQ en 2004 pour la réalisation d’une grande murale dans le village de Lyster. 

En 2009, le Ministère de l’éducation lui décerne le Prix Essor, prix donné pour la qualité des projets en animation scolaire suite à la fabrication d’une murale à l’école du Grand-Fleuve de St-Romuald. 

Il transmettra et démocratisera sa passion pendant plus de 20 ans au travers de nombreux ateliers scolaires, grand public, ainsi qu’avec des handicapés. Entre douze et quinze mille enfants ont eu la chance de s’initier à l’argile grâce à des projets créatifs dirigés et des murales collectives créées dans 16 écoles. Il va même jusqu’au Guatemala en 2001, aider au démarrage d’un atelier de céramique communautaire pour jeunes défavorisés. 

On peut retrouver les œuvres de M. Martineau dans le monde entier, entre autres grâce aux célèbres manchots élégants, qui voyageront jusqu’en Antarctique. À ce jour, plus de 50 000 manchots ont pris vie dans les mains de cet artiste sensible, généreux, enthousiaste et passionné. 

Nous lui souhaitons encore plusieurs années de dialogue et de poésie avec cette fabuleuse matière qu’est l’argile. Sa curiosité intarissable et cette conversation avec l’argile, commencée il y a 55 ans, ne cesseront pas de sitôt de nous étonner.